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Journée d'été au parc du Mont-Tremblant huile par Michel Normandeau |
Michel Normandeau, peintre
par Désirée Szucsany, historienne d'art
Michel Normandeau laisse des traces dans le paysage culturel. Il habite à la Conception depuis plusieurs années. Ses parents sont installés dans les Laurentides depuis 1971. Dès l’enfance, Normandeau suivait le rituel de fuir la ville vers les Laurentides, s'échapper pour enfin respirer et goûter la quiétude. Vivre à la campagne ne l’empêche pas de descendre en ville. Il aime prendre un bain de foule et plonger dans l'ambiance citadine.
Des gants de boxe aux pinceaux
Le peintre est originaire de Montréal. Écolier, il adorait les cours d'arts plastiques et dessinait sans cesse. Les autres matières scolaires ne le fascinaient pas, les mathématiques lui donnaient du fil à retordre. Un jour, une mastoïdite se déclare et le cloue au lit. «Pendant la convalescence, explique Michel, je ne devais faire aucune activité ou presque, alors j'ai dessiné et peint. Pour me tenir tranquille ma mère m'a acheté un ensemble de peinture à numéros. Ne riez pas, ce n'est pas con!»Ce jeu de coloriage a le mérite d'enseigner les nuances de la peinture. «Adolescent, j'ai délaissé la peinture. J'étais d'un tempérament impétueux, et j'ai suivi des cours de karaté jusqu'à la ceinture noire. Je me suis entraîné à la boxe, ce qui m'a mené jusqu'aux Gants Dorés.» Il était poids léger et se défendait assez bien. Ce n'était pas assez. Michel aime repousser les limites. «Alors j'ai enfourché le vélo et j'ai pédalé, pédalé jusqu'à n'en plus pouvoir.» Il travaillait en publicité et partageait son logement avec des cyclistes. C’était à Ahuntsic, près de l'église Saint-André-Apôtre.
Rencontre décisive
«C'est là que je me suis remis à la peinture, après avoir vu une photo dans le journal. L'illustration représentait un pingouin sur fond de glacier et bleuté. J'ai trouvé l'image magnifique, je n'avais qu'une idée en tête, celle de la reproduire.» Il est allé chez le marchand de couleurs. «Je lui ai demandé de la peinture à l'huile!» En évoquant ce souvenir, il rigole, ce n'est pas évident de dompter l'huile quand on a le geste spontané. Doué d’une volonté de fer, il est parvenu à peindre son pingouin. Voyant Michel à l'oeuvre, le curé de l'église lui dit : «Il faut que tu rencontres Jean-Marcel Bourbonnais, le peintre qui vit en bas de chez toi.»«J'ai beaucoup appris avec Bourbonnais, souligne Michel. Quand j'ai perdu mon travail, je suis allé le voir. Il m'a dit : ««Qu'est-ce que tu vas faire?» J'ai répondu : «Je vais peindre.» S'il voulait devenir peintre, soit! «Mais il faut que tu sois le meilleur! Le meilleur de toi-même!» Pendant un an Michel Normandeau peint sans relâche, apprivoisant la composition, les contrastes et les sujets. Il recycle des panneaux publicitaires. Il les découpe et s'en sert comme toiles.
Peindre sur le motif
Depuis cette époque, Normandeau creuse son intériorité et la remplit de scènes qu'il trouve belles, la nature est un des principaux éléments qu'il met en vedette. Il plante son chevalet au milieu de la neige, des prés ou des routes rurales, il écoute les ruisseaux. Capter ces moments précieux, c’est sa passion, sa façon de rendre hommage à la vie. Il veut toujours en apprendre plus. Il étudie le procédé a tempera. Il s'agit de délayer une couleur dans l'eau, d'y ajouter un agglutinant, un oeuf, par exemple. Il adore visiter Charlevoix, la France et tous les lieux où l'art est bien accueilli. Les projets ne manquent pas à ce solitaire qui aime les humains et les bêtes. Il a peint Toupet, un oiseau qui lui tenait compagnie tous les jours à l'heure de peindre. «Toupet est mort, peut-être à cause de la peinture, c'est un peu toxique», soupire Michel en pensant à son fidèle compagnon. Il ne s'accroche pas au passé, ses yeux dévorent l'avenir. «Pour l'instant je suis un peintre traditionnel. Remarque, ce n'est pas une tendance coulée dans le béton. Qui sait ce que je peindrai dans dix ans? Une catastrophe, peut-être?»
Expositions de Michel Normandeau
Boutique Archange, Saint-Jovite, 2010
Gare de Mont-Tremblant, 1999-2010
Semaine des arts de Saint-Jovite, 1999
Club Tremblant, janvier 1999
Peinture en direct, Vendredi 13, Ste-Lucie, novembre 1999
Peinture en direct, novembre 1999, Brasserie St-Arnould
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